
Il n'existe aucun traitement médicamenteux de l'anorexie.
L'anorexie est une maladie grave qui fait partie des troubles du comportement alimentaire.
Les conséquences de l'anorexie et les symptômes de l'anorexie peuvent entraîner des complications qui menacent la patiente.
Ces complications et l'absence habituelle de guérison spontanée justifient un traitement aussi précoce que possible et aussi long que nécessaire.
Traitement anorexie : une approche plus individualisée
Le traitement de l'anorexie a beaucoup changé pendant les dernières décennies.
Avant : isolement total avec le milieu familial
Il y a encore 30 ans le traitement de l'anorexie reposait sur le concept de responsabilité des parents, notamment de la mère, et la nécessité de couper ces liens supposés coupables.
La règle était l'isolement et la rupture systématique, totale et prolongée avec le milieu familial :
- isolement des parents ou conjoint,
- généralement en milieu hospitalier,
- et dans un cadre très contraignant défini par Charcot dès la fin du XIXe siècle.
À noter : c'est ce que décrivait la jeune Valérie Valère dans son premier livre Le pavillon des enfants fous.
Attention ! Aucune étude statistique objective n'a cependant montré l'efficacité ou la supériorité de cet isolement systématique par rapport à d'autres approches thérapeutiques, comme celles qui à l'inverse impliquent fortement les parents dans le traitement.
Aujourd'hui : traiter la personne dans sa globalité
Actuellement, l'isolement garde quelques farouches partisans.
Mais l'approche thérapeutique des spécialistes de l'anorexie est désormais plus nuancée.
Le traitement de l'anorexie repose sur un principe simple : on ne traite pas une anorexie, mais une personne anorexique, avec tout ce qu'elle a de différent ou de spécifique dans son histoire et dans son état.
Une approche multidisciplinaire comme traitement
La prise en charge idéale d'une anorexique se fait aujourd'hui dans le cadre d'une équipe multidisciplinaire.
L'équipe idéale pour soigner une personne anorexique
On trouve dans cette équipe :
- le médecin traitant,
- un médecin interniste, pour les conséquences physiques de la dénutrition,
- un(e) psychologue psychothérapeute qui va travailler sur la relation de l'adolescente avec son propre corps, avec les aliments et avec les autres personnes,
- un(e) psychiatre qui va travailler sur les motivations profondes et le comportement de l'anorexique, comme sur les troubles psychiques associés dont la fréquente dépression,
- une diététicienne qui va aider à rééduquer patiemment l'alimentation de l'anorexique,
- des groupes de parole dans lesquels chaque malade s'exprime et entend s'exprimer d'autres malades (d'autres groupes de parole sont destinés et ouverts aux parents),
- un service hospitalier adapté si une hospitalisation est nécessaire.
De plus un accompagnement social, scolaire, éducatif et culturel est mis en place.
Traitement multidisciplinaire : dans les grosses structures d'accueil
Il est difficile de constituer une telle équipe en dehors de grosses structures spécialisées.
Il s'agit :
- des réseaux régionaux de prise en charge de Troubles du comportement alimentaire (TCA)
- des maisons de l'Adolescence, ouvertes dans différents centres hospitaliers universitaires.
Traitement de l'anorexie : un programme personnalisé
Idéalement, le cas de chaque anorexique est évalué au cours de différentes consultations et discuté par l'ensemble des intervenants.
Un traitement à la carte
L'équipe multidisciplinaire établit un programme adapté à chaque situation et évolutif avec les progrès ou les rechutes de l'anorexique :
- suivi somatique (physique) rapproché,
- suivi psychologique et psychiatrique régulier,
- évaluation scolaire et adaptation de la scolarité,
- hospitalisation en cas d'urgence physique (dénutrition et ses conséquences) ou psychiatrique (refus de soins, risque suicidaire, conflit familial).
Famille : des visites, mais encadrées
Même en cas d'hospitalisation, le contact familial est le plus souvent préservé, mais :
- dans un cadre défini (fréquence des visites, horaires, sorties provisoires),
- et accepté par tous.
Ce type d'approche, dans lequel l'adolescente et sa famille sont totalement impliquées, s'avère nettement plus efficace que l'isolement complet et contraignant.
Refus de soins ou déni de la maladie : la notion de contrat
Base du traitement autrefois systématique, le « contrat » reste utile dans quelques cas de refus de soins ou de déni persistant de la maladie.
Dans ce cas, l'adolescente est hospitalisée à l'isolement et certaines libertés lui sont accordées en fonction des progrès de sa reprise de poids :
- radio, télévision,
- téléphone,
- promenades,
- visites,
- permissions de sorties, etc.
Cette notion de contrat peut aujourd'hui s'appliquer en dehors d'une hospitalisation pour anorexie, en liaison étroite avec les parents.
Article
Aussi dans la rubrique :
Traitement de l'anorexie
Sommaire
- Qui contacter ?
- Comment soigner l'anorexie ?